Cheverny, le village-château et son élégance intemporelle

Niché à moins de 7 kilomètres de Seur, Cheverny est d’abord célèbre pour son remarquable château, l’un des mieux meublés, mais son village recèle aussi d’autres richesses patrimoniales.

  • Le château de Cheverny : Construit entre 1624 et 1634, ce chef-d’œuvre d’architecture classique est resté la propriété de la même famille depuis sept siècles (source : Site officiel du château de Cheverny). Son intérieur somptueux conserve des meubles et objets d’origine, ce qui en fait un cas rare parmi les châteaux de la Loire. Il a inspiré Hergé pour le château de Moulinsart dans Tintin.
  • Le bourg : Le cœur du village s’articule autour de son église Saint-Étienne, dont certaines parties remontent au XII siècle. Flâner dans les rues permet d’admirer de belles demeures anciennes.
  • Anecdote : C’est à Cheverny que se tient chaque année depuis 1912 la « Fête des Vendanges » (source : Mairie de Cheverny), l’une des plus vieilles fêtes viticoles du département.

Il est rare de trouver en France un ensemble village-château si préservé et vivant à la fois, un modèle d’équilibre entre tradition et accueil touristique.

Cellettes et le charme des petites rivières

À l’ouest de Seur, Cellettes séduit par sa situation sur le Beuvron, petite rivière sinueuse. En dehors de sa douceur, le patrimoine de Cellettes ne manque pas d’atouts :

  • Châteaux privés : La commune compte sept châteaux et manoirs inscrits ou classés au titre des Monuments Historiques, dont le château de Beauregard, célèbre pour sa galerie des Illustres réunissant plus de 327 portraits du XVI au XVII siècle (source : Château de Beauregard).
  • Église Saint-Pierre : Cette église du XII siècle témoigne des liens historiques du village avec la Sologne et la Loire.
  • Lavoirs et ponts : Cellettes conserve plusieurs lavoirs et ponts anciens, rappelant l’importance de la rivière dans la vie quotidienne et l’économie du passé.

Une balade le long du Beuvron alterne ambiances champêtres et traces d’un patrimoine discret mais bien vivant.

Cour-Cheverny : traditions vigneronnes et architecture rurale

À seulement 6 kilomètres au sud de Seur, Cour-Cheverny offre le visage d’un village authentique, théâtre d’une tradition viticole unique en France.

  • Un cépage insolite : Cour-Cheverny est le berceau du cépage « Romorantin », introduit en 1519 par François 1 (source : Syndicat des vins de Cheverny et Cour-Cheverny). Il n’est cultivé qu’ici pour produire l’AOC Cour-Cheverny, un vin blanc de caractère.
  • Église Saint-Aignan : Son chœur roman du XII siècle, ses modillons sculptés et ses chapiteaux narratifs témoignent d’une richesse artistique peu commune dans la région.
  • Habitat traditionnel : La pierre de tuffeau, les toits à faible pente couverts de tuiles plates, et les maisons de vignerons du XIX siècle dessinent un paysage architectural encore préservé.
  • Patrimoine vivant : Le Bourg célèbre chaque année la fête de la Saint Vincent avec procession et dégustations, illustration d’une sociabilité villageoise séculaire.

Chitenay : le mystère du bâti rural

À mi-chemin entre Cellettes et Fougeres-sur-Bièvre, Chitenay charme par son calme et son bâti homogène. Mais ce village, documentaire à ciel ouvert, mérite que l’on s’y arrête pour plusieurs raisons :

  • Église Saint-Aignan : L’église actuelle, à plan en croix latine, a été construite au XVI siècle sur des fondations plus anciennes. Remarquez sa porte Renaissance et sa charpente en carène.
  • Maisons troglodytiques : Chitenay recèle quelques habitats partiellement creusés dans le tuffeau, utilisés comme celliers et parfois encore habités au début du XX siècle.
  • Terminus du tramway départemental : Saviez-vous que la ligne Bléré-Blois passait par Chitenay jusqu’en 1934 (source : « Les chemins de fer d’intérêt local du Loir-et-Cher ») ? Il subsiste encore l’ancienne gare.

Chitenay est une leçon d’histoire rurale : chaque bâtisse, chaque détail de portail raconte l’évolution du Loir-et-Cher à travers les siècles.

Fougères-sur-Bièvre, l’esprit du Moyen Âge

À moins de 10 kilomètres de Seur, Fougères-sur-Bièvre pourrait sortir tout droit d’un roman médiéval. Son château massif, classé Monument Historique dès 1910, est l’un des mieux conservés du Val de Loire.

  1. Le château fort de Fougères (XVe siècle) : Bâti sur les restes d’une forteresse du XII siècle, il incarne la transition du château-fort médiéval vers la résidence Renaissance. Son allure défensive, ses mâchicoulis et tours circulaires contrastent avec l’élégance de la cour intérieure.
  2. Le village médiéval : Quelques maisons à colombages, des caves voûtées et une ancienne halle témoignent de la vie marchande et artisanale d’autrefois.

Un cheminement autour du château offre des vues superbes sur la Bièvre et transporte littéralement au cœur de l’histoire.

Candé-sur-Beuvron : le mariage des châteaux et des rivières

Situé à la confluence du Beuvron et de la Loire, Candé-sur-Beuvron fut un port actif dès le Moyen Âge et accueille de nombreuses demeures d’importance. Plusieurs éléments historiques marquent encore profondément son identité :

  • Le château de Candé : Issu d’un manoir du XVe siècle, il fut transformé à la Renaissance, puis remanié au XIX. Les jardins sont classés « Jardin remarquable » (source : DRAC Centre-Val de Loire).
  • L’église Saint-Pierre : D’origine romane, partiellement incendiée en 1568 lors des guerres de Religion, elle conserve des éléments sculptés et mobiliers du XVI et XVII siècles.
  • Paysage fluvial : Plus insolite, on trouve à Candé les restes d’anciens quais commerçants et de moulins à eau, témoignant d’une intense activité jusqu’au début du XX siècle.

Concilier nature, balades en canoë, vie de village et patrimoine architectural : voilà ce qui fait le charme de Candé-sur-Beuvron.

Chailles : l’harmonie de la pierre, du bois et de la tradition

Chailles, au nord de Seur, recèle quelques pépites patrimoniales et une ambiance villageoise où la tradition affleure derrière chaque détail :

  • L’église Saint-Vincent : Cette église romane, agrandie au XIX siècle, conserve un remarquable portail sculpté et plusieurs statues du XVII siècle classées aux Monuments Historiques.
  • Architecture rurale : On y croise une forte proportion de maisons à pans de bois, souvent remaniées, qui font la singularité du centre-bourg.
  • La tradition des foires : Jusqu’à l’entre-deux-guerres, Chailles fut renommée pour sa grande foire aux bestiaux qui attirait marchands et éleveurs de toute la région (source : Archives départementales 41).

Petite, discrète, mais fidèle à ses racines et son paysage agricole, Chailles ne manque pas d’attraits pour qui sait regarder.

Ouvrez l’œil : d’autres villages à explorer

La liste ne saurait s’arrêter là. De Monthou-sur-Bièvre, avec son église Saint-Georges et son château privé, à Seur même, où l’on peut encore lire la route des pèlerins de Saint-Jacques, le Loir-et-Cher regorge d’histoires à savourer. Beaucoup de ces villages ont conservé des lavoirs, puits, croix de chemin et parfois quelques restes d’anciennes maisons seigneuriales. Certains, comme Chouzy-sur-Cisse, méritent un détour pour leurs paysages de vignoble et leurs balades le long des rivières.

  • La densité du patrimoine : Dans un rayon de 15 km autour de Seur, ce ne sont pas moins de 25 édifices classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques, sans compter les maisons, caves et vestiges ruraux qui font l’âme de chaque village (source : Ministère de la Culture, base Mérimée).
  • Le poids de l’histoire locale : Chaque village a su s’adapter, se réinventer, garder le fil de traditions séculaires et rester ouvert aux visiteurs curieux. Loin des foules, dans l’ombre des grands châteaux célèbres, le patrimoine bat ici au rythme des marchés de village, des fêtes vigneronnes et des promenades à pied ou à vélo.

Prendre le temps de déambuler dans ces villages, c’est renouer avec un patrimoine vivant, souvent modeste mais profondément enraciné, qui fait du Loir-et-Cher l’un des départements les plus riches en France par kilomètre carré en nombre de sites protégés.

En savoir plus à ce sujet :