Les terres, le pouvoir et la circulation des richesses
La seigneurie, moteur de l’économie locale
Le système seigneurial structure toute la vie économique :
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Le “ban” seigneurial : le seigneur impose des droits exclusifs (droit de four, de moulin, de chasse), que les villageois doivent payer : la redevance en argent ou en nature.
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Les dîmes ecclésiastiques : le dixième des récoltes est remis à l’Église, qui redistribue une partie lors des périodes difficiles (mauvaises années, invasion, disette).
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La mainmorte et le servage : si le servage est en recul dès le XIVe siècle autour de Blois et Seur (Revue Annales, EHESS), la dépendance économique à la seigneurie demeure forte.
Le tableau suivant donne une idée des principaux prélèvements opérés à Seur et dans les villages voisins lors de la période 1100-1400 :
Type de redevance |
Proportion |
Bénéficiaire |
Dîme |
10% sur les récoltes |
Église (paroisse locale ou abbaye tutélaire) |
Cens |
Montant fixe (par an, par foyer) |
Seigneur local |
Droit de banalité |
Variable (usage du four, moulin, pressoir) |
Seigneur ou abbaye |
Corvées |
Quelques jours/an |
Seigneur, collectivité |
La circulation monétaire et les échanges locaux
Jusqu’au XIII siècle, l’économie de Seur reste essentiellement fondée sur le troc ou le paiement en nature (blé, vin, laine). Les foires de Saint-Martin ou de Blois permettent d’échanger surplus agricoles, fromage, volailles, outils, textiles. L’usage de la monnaie (denier, puis sou tournois) gagne du terrain à partir des années 1250, parallèle à la naissance d’une petite classe de marchands et de notaires.
La vigne, déjà mentionnée dans les archives du prieuré de Saint-Gervais dès le XII siècle (Cartulaire du chapitre Saint-Martin de Blois), fait partie des richesses agricoles notables du bourg. Les habitants produisent pour leur propre consommation mais écoulent parfois le surplus vers Blois ou Montrichard.