Le réseau templier en Loir-et-Cher et autour de Seur : commanderies et terroirs
La commanderie de Villefrancœur : cœur templier aux portes de Seur
Impossible d’aborder la présence templière locale sans citer la commanderie de Villefrancœur, à moins de 15 km de Seur. Cet établissement, attesté dès le XIII siècle, fut le véritable moteur de l’organisation templière entre Loire, Sologne et vallée du Beuvron (Bulletin Monumental, 1967).
- Un domaine agricole et spirituel : la commanderie gérait terres, moulins, vignes, et fournissait protection spirituelle ;
- Un centre d’approvisionnement : produits agricoles, chevaux, bois, fourrage nourrissaient aussi bien les populations que les membres du Temple ;
- Un rôle hospitalier : accueil des voyageurs, soins aux malades (la règle même du Temple rappelait cet aspect caritatif).
Bâtiments agricoles et chapelle du XII siècle subsistent partiellement dans le hameau de Villefrancœur, bien que transformés après la dissolution de l’Ordre en 1312. Ce cœur logistique irradiait sur une quinzaine de localités, dont la périphérie de Seur.
Prieurés, granges et terres : une toile templière invisible
Les Templiers, maîtres dans l’art de tirer parti du foncier, essaimèrent granges, fermes et points de contrôle. Entre Seur, Vineuil, Cormeray et Chambon-sur-Cisse, de nombreux actes médiévaux attestent de possessions, fermages, droits d’usage et tènements ayant appartenu à l’Ordre.
- Les granges du Beuvron : de simples fermes aujourd’hui (par exemple à celle de Mardelle, citée dans des cartulaires de 1260, voir archives Deux-Sèvres), fournissaient autrefois céréales et chevaux à Villefrancœur.
- Mentions dans les textes : à Villerbon, endroit stratégique pour franchir la Cisse, donation d’un “bois aux Templiers” dès 1244.
- Des réseaux hydrauliques et forestiers : aménagements de fossés et de ponts, encore visibles dans certains méandres du Beuvron, facilitèrent le transport de marchandises.
Ce maillage, pensé comme une chaîne de solidarité logistique, explique pourquoi la région de Seur conserve, à travers son paysage, la mémoire de l’ordre du Temple.